Cette question mérite d’être posée suite à la décision de l’ANSM, le 21 novembre 2018, qui recommandait aux professionnels de la santé l’utilisation des implants lisses au détriment des implants texturés qui à eux seuls représentaient pourtant 85% des implants utilisés en France dans le cadre de l’augmentation mammaire.
Cette décision a été prise après qu’une cinquantaine de femmes aient développées des lymphomes anaplasiques à grandes cellules et que trois d’entre elles en soient décédées. D’où ce communiqué sur la dangerosité des implants mammaires texturés et leur retrait sur le marché. Court-t-on désormais vers la fin de l’augmentation mammaire avec implants ?
Bien qu’il s’agisse des cas rares, par rapport au nombre de femmes porteuses d’implants, l’ANSM a décidé de minimiser les risques en exigeant que soient de préférence utilisés les implants lisses.
Un comité de surveillance ainsi qu’un comité scientifique spécialisé avaient été mis en place en 2015 après les premiers cas de lymphomes (2011). C’est en cette année 2019 qu’il sera décidé du retrait définitif des implants texturés du marché ou pas.

Implant texturé ou implant lisse ?
L’implant mammaire texturé se distingue de l’implant mammaire lisse par la rugosité de son enveloppe. Un choix d’implant fait par la diminution de risque de rotation ou de déplacement prothétique. L’avantage des implants mammaires texturés c’est qu’il n’y a pas de risque de rétraction des tissus autour de l’implant, ce qui réduit considérablement la possibilité d’une reprise chirurgicale.Le risque de cancer lié à l’implant texturé
Cependant, à côté de ces avantages, s’est manifesté un risque lié à l’implant texturé. Le développement d’un lymphome rare que les spécialistes ont justifié par le contact permanent qui se fait entre la surface rugueuse de cet implant et la peau du patient. Le Pr Philippe Gaulard qui dirige le réseau Lymphopath, affirmait en effet qu’au « contact des tissus de la patiente », l’implant à surface d’enveloppe texturée provoquerait une « inflammation chronique ».